EXPEDITION GROS-MORNE / RAVINE BACHELIER

( SUITE 3 )

 

 

 

 

 


EXPÉDITION DE PASCAL COLAS

Premiers pas vers la ravine Bachelier

Pascal Colas, Frantz Limier, Jacques Mouries, Jean-Luc Cheron et Jean-Michel Probst ont effectué hier plusieurs rappels sous le Gros Morne qui leur ont fait perdre rapidement de l'altitude, les rapprochant des gorges de la ravine Bachelier. Ils bivouaquaient hier soir à 2 650 m d'altitude. Les conditions météorologiques sont bonnes et le thermomètre est un peu remonté. Pascal Colas et ses compagnons espèrent atteindre la source de la ravine Bachelier dans l'après-midi d'aujourd'hui. Trouver le plus tôt possible des résurgences est un objectif primordial dans la mesure où depuis son départ du gîte du Piton des Neiges, l'expédition ne peut compter que sur ses réserves. Au total ce sont environ 100 litres qu'ils ont du emporter avec eux.
Les découvertes scientifiques se poursuivent. Le botaniste Frantz Limier a identifiée de très nombreux plants de senecio dont seulement quelques exemplaires avaient été aperçus jusqu'à présent à proximité du gîte du Piton des Neiges et dans le Bras Duparc lors d'une précédente exploration. Jean-Michel Probst est lui tombé sur une centaine de terriers de pétrels de Barau empilés les uns sur les autres. Les membres de l'expédition continuent à croiser un nombre impressionnant de chats sauvages.


EXPÉDITION DE PASCAL COLAS

A la source de la ravine Bachelier

Partis jeudi 4 avril de Cilaos, Pascal Colas et ses compagnons entament ce lundi leur seconde semaine de progression en "solitaires". Après avoir atteint le Gros Morne, ils ont maintenant entamé la descente de la ravine Bachelier dont ils ont atteint la source hier.


Le jeudi 4 avril, Pascal Colas, guide de montagne, Frantz Limier, botaniste, Manuel Prud'Homme, caméraman, Jacques Mouries, photographe, Jean-Luc Cheron, médecin et photographe et Jean-Michel Probst, ornithologue, quittent Cilaos pour le Piton des Neiges première étape de l'exploration qu'ils comptent conduire dans la ravine Bachelier, un site inexploré de notre île.
Trois jours seront indispensables pour amener à pied d'uvre le matériel et l'approvisionnement grâce à une logistique humaine de poids renforcée par deux ânes qui pour la première fois atteindront le toit de la Réunion. Samedi, Pascal Colas et ses compagnons sont livrés à eux-mêmes. Il leur faudra six jours pour atteindre le Gros Morne, première étape en direction de la ravine Bachelier. Cette première semaine de progression sera marquée par l'équipement de la "Tour du Grand Saisissement", nouvelle voie vers le Gros Morne, des découvertes scientifiques en terme de faune et de flore et malheureusement par l'abandon de Manuel Prud'Homme miné par une grippe tenace.
Cette défection involontaire retarde la progression, mais Pascal Colas et ses compagnons ont atteint la source de la ravine Bachelier hier dans l'après-midi à 2 500 m d'altitude. Ils ont établi leur bivouac à proximité. Mieux abrité du vent et beaucoup plus bas en altitude, les membres de l'expédition souffrent moins du froid. La journée d'aujourd'hui sera consacrée pour partie à une grande opération lessive et décrassage et pour partie à une exploration minutieuse du site en terme de faune et de flore mais aussi sur le plan hydrologique. Pascal Colas et ses compagnons gardent l'espoir d'atteindre la Source Pétrifiante, terme de l'expédition au-dessus de Trou Blanc dans le cirque de Salazie, dans l'après-midi de samedi prochain.
Alain Dupuis


EXPÉDITION DE PASCAL COLAS

Journée exploration

Pascal Colas et ses compagnons ont passé toute la journée d'hier à proximité de la source de la ravine Bachelier. Jean-Michel Probst, l'ornithologue, et Frantz Limier, le botaniste, ont prospecté le site en profondeur faisant d'intéressantes découvertes scientifiques.


Pascal Colas, Frantz Limier, Jacques Mouries, Jean-Luc Cheron et Jean-Michel Probst se sont accordés hier une pause d'une journée après avoir atteint dans l'après-midi de dimanche la source de la ravine Bachelier. Une étape importante dans la mesure où elle enlève aux membres de l'expédition le souci de l'approvisionnement en eau.
"La pluie est tombée toute la journée, confiait hier soir Pascal Colas à Edith à Cilaos, lors de la traditionnelle liaison journalière par portable. Nous sommes restés sous bâche. Nous nous sommes reposés et nous avons reconditionné tout le matériel dans des bidons étanches. Demain (NDLR aujourd'hui) nous entrons réellement dans le canyon à 2 450m. Nous sommes à la naissance du canyon, à la croisée de deux bras. Du bras de droite sort l'eau à 40 m au-dessus du sol".
Cette halte a été mise à profit pour effectuer des reconnaissances scientifiques. "Les deux derniers jours nous avons traversé des plateaux arbustifs riches en terriers de pétrels de Barau, rapporte Jean-Michel Probst. Deux colonies ont été repérées, l'une vers 2 850 m, l'autre de 2 800 à 2 500 m avec plusieurs centaines de terriers répertoriés. L'effectif de l'espèce peut être revu à la hausse. Nous avons également collecté trois nouveaux escargots et une dizaine d'insectes."
En terme de flore, les investigations sont également intéressantes : "L'ascension du Gros Morne n'a montré aucune plante appartenant aux espèces remarquables et protégées, indique Frantz Limier, déjà observées au-dessous de 2 500 m pendant l'ascension du Piton des Neiges avant le premier bivouac. Par contre, quelques plants de senecio, les plus hauts en altitude que l'on ait observé en 1991, sont toujours là et prospèrent à quelques pas du bivouac de la "Fenêtre" sous le Gros Morne à 2950 m environ. Quelques récoltes ont été faites sur d'autres espèces qui, si elles sont les mêmes qu'en moyenne altitude, cela reste à vérifier, sont là dans un milieu "minéral" totalement différent. Ces informations intéressantes montrent les limites d'altitude de ces espèces. Vers 2 700 m, la végétation passe très rapidement d'une sorte de steppe montagneuse clairsemée à des fourrés denses arbustifs. Exactement, la même succession qu'au Bras du Parc. Et encore d'énormes populations de senecios d'altitude protégées. Ceci est une très bonne nouvelle !
A proximité des sources on trouve une flore dominée par les branles où commencent à s'infiltrer des espèces propres au milieu humide, parmi lesquelles une espèce protégée et quelques orchidées. Les plantes d'altitude de la traversée montagneuse ont disparu pour la plupart".
Alain Dupuis


EXPÉDITION DE PASCAL COLAS

Rappels en cascade


L'expédition de la ravine Bachelier a entamé hier la partie réellement canyoning de l'exploration en enchaînant une succession de rappels. Elle est entrée également dans la végétation. Hier soir, Pascal Colas et ses compagnons ont bivouaqué au confluent de deux bras constituant la ravine Bachelier à 2 250 m d'altitude. Le bras de gauche est sec, seul celui de droite alimente en eau la ravine. Alors qu'avant-hier l'expédition n'avait eu à franchir "qu'un" rappel de 90 m, elle a enchaîné hier une succession de descentes en rappel sur des hauteurs allant de 5 à 40 m au maximum. La zone de végétation avec arbres et arbustes a été atteinte. A partir d'aujourd'hui, le groupe va réellement entamer la descente dans l'eau. La progression se fait lentement. La nécessité pour les cinq membres de l'équipe de transporter 18 sacs, soit quatre sacs par personne, impose beaucoup de manuvres de cordes et l'obligation d'équiper en rappel. Pascal Colas et ses compagnons vont aujourd'hui s'enfoncer dans une gorge très étroite faisant tout au plus un mètre de large. Les conditions météorologiques ont été bonnes hier.
A.D.

   

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