EXPEDITION GROS-MORNE / RAVINE BACHELIER

( SUITE 2 )

 

 

 

 

 


ABANDON DE L'UN DES MEMBRES DE L'EXPÉDITION DE PASCAL COLAS

La Grande Tour vaincue
Piton des Neiges-Gros Morne : course d'arêtes

Manuel Prud'Homme, caméraman, membre de l'expédition de Pascal Colas partie à la découverte de la ravine Bachelier en passant par le Gros Morne a dû abandonner en raison d'un problème de santé. Les cinq autres ont vaincu la "Grande Tour" ouvrant ainsi une nouvelle voie.


"La nuit de dimanche à lundi a été très éprouvante, il a même gelé. Je me sentais fatigué. Nous partions pour un temps très long, je ne voulais pas mettre l'expédition en péril". Pascal Prud'homme a choisi d'abandonner après avoir aidé ses camarades à transporter tout le matériel et l'approvisionnement au sommet de la "Grande Tour" ainsi baptisée provisoirement. Pascal Colas avait commencé à équiper cette arête samedi matin. Sur la "route" du Gros Morne le circuit empruntait un pierrier contournant cette difficulté. Une faille étant en train de s'élargir, le guide de montagne a préféré ouvrir cette nouvelle voie plus sûre. "Nous avons passé trois nuits au camp de base, installé peu après le premier rappel de cinq mètres, raconte Manuel Prud'Homme. Dimanche et lundi nous avons acheminé tous les sacs jusqu'à la "Grande Tour". Ils sont maintenant passés de l'autre côté. L'une des grosses difficultés de l'expédition est vaincue."
Pascal Colas et ses compagnons ont installé un nouveau bivouac sur l'autre versant de la "Grande Tour". Aujourd'hui, ils continueront à progresser en direction du Gros Morne.
Alain Dupuis


L'EXPÉDITION DE PASCAL COLAS AU PIED DU GROS MORNE CE SOIR

Premières découvertes scientifiques

Pascal Colas et ses quatre compagnons ont bivouaqué la nuit dernière en pleine paroi sur la "Grande Tour" officiellement baptisée par les membres de l'expédition "la Tour du Grand Saisissement". Frantz Limier, le botaniste, et Jean-Michel Probst, l'ornithologue, ont d'ores et déjà fait des découvertes intéressantes.


"Nous avons passé la "Tour du Grand Saisissement" qui culmine à 3 004 m. La majorité des sacs a été passée de l'autre côté par le col des "Grands Vents". Ce soir (NDLR hier soir), bivouac en pleine paroi avec 4 m de vide de chaque côté. Nous serons sous le Gros Morne demain soir (NDLR ce soir). La progression est difficile en raison du portage, 100 m par 100 m". A 18h30 hier soir Pascal Colas a établi comme à l'accoutumée avec Edith à Cilaos sa liaison par portable. "Il m'a indiqué qu'ils se trouvaient au-dessus des nuages noyants, confie celle qui tient les rênes de Réunion Sensations en l'absence du guide de montagne. Ils ont très froid".
Pascal Colas tenait à équiper depuis samedi dernier la "Tour du Grand Saisissement", baptisée provisoirement dans un premier temps la "Grande Tour," afin que la course d'arête Piton des Neiges - Gros Morne puisse être faite aller-retour en rappel et escalade.
Ces premiers jours d'expédition ont été riches en découvertes en terme de faune et de flore. "Après quatre journées pleines entre 2 850 et 3 000 m il apparaît que les inventaires floristiques sont plus étendus que prévu initialement car certaines espèces que l'on croyait cantonnées au-dessous de 2 400 à 2 600 m trouvent ici des abris leur permettant de s'installer malgré des conditions climatiques extrêmement difficiles, confirme le botaniste Frantz Limier. La diversité des fougères, 6 à 7 espèces est surprenante. Parmi les autres plantes, trois espèces n'ont pu être identifiées pour le moment et ont été récoltées pour détermination ultérieure. La diversité des mousses est également importante. Les trois prochains jours devraient donner lieu à d'importantes collectes d'échantillons".
Jean-Michel Probst, ornithologue, fait le même constat pour la faune. "Celle du Piton des Neiges était peu connue, rappelle-t-il. Pour la micro-faune, seule l'expédition d'Yves Gomy dans les années 70 avait permis d'inventorier quelques insectes. Nous avons pour notre part déjà récolté des papillons, un myriapode, un coléoptère, un diptère et deux araignées qui seront déterminées à l'Insectarium du Port.
Nous avons également collecté trois mollusques terrestres. Un, voire deux, seraient de nouvelles espèces jamais décrites précédemment. Pour les oiseaux, les observations journalières ont permis d'observer le tec-tec et des papangues à 2 900 m, ce qui constitue un record d'altitude. Aucune observation de zone de nidification du pétrel de Barau, ce qui n'est pas étonnant dans ce milieu très minéral. Pour les mammifères, présence de prédateurs introduits : le chat haret, le rat et la souris".
Alain Dupuis


EXPÉDITION DE PASCAL COLAS

Ils ont atteint le sommet du Gros Morne

Ce n'est pas une première, le Gros Morne a été vaincu pour la première fois en 1939 puis reescaladé en 1980, et depuis il est devenu une classique des courses de montagne mais il convient tout de même de saluer l'exploit de Pascal Colas et de ses cinq compagnons.
Ils ont atteint dans l'après-midi d'hier le sommet du Gros Morne. En route, Pascal Colas avait équipé entre samedi et mardi la "Tour du Grand Saisissement", une nouvelle voie sur la route du deuxième plus haut sommet de l'île.
"Ils ont choisi de bivouaquer une cinquantaine de mètres en dessous du sommet", rapporte Edith avec laquelle, chaque soir, Pascal Colas assure une liaison par portable. "Il y avait trop de vent là-haut et aucun abri possible". A noter que c'est la première fois qu'une expédition bivouaque aussi près du sommet. Après la pluie de mercredi, les conditions météorologiques se sont nettement améliorées et c'est en T-shirt que les membres de l'expédition ont progressé tout au long de la journée d'hier. Le temps s'est nettement rafraîchi dans la soirée. "A 18h30, poursuit Edith, ils ont mesuré la température. Le thermomètre est descendu jusqu'à 1,5°C. Toutes les nuits, l'eau gèle dans les bouteilles". Aujourd'hui, après une dernière incursion au sommet, le temps de prendre quelques photos, Pascal Colas et ses compagnons vont s'engager en direction de la ravine Bachelier. A partir de là, commence véritablement l'exploration d'un site totalement inconnu de la Réunion. Edith à Cilaos s'est vue confier une mission capitale : réunir les résultats des matchs de la coupe du monde et les transmettre chaque soir.
Alain Dupuis


EXPÉDITION DE PASCAL COLAS

Premiers rappels sous le Gros Morne

Pascal Colas et ses cinq compagnons ont entamé hier les premiers rappels en direction de la ravine Bachelier, après un dernier passage par le sommet du Gros Morne.
Au cours de la journée, l'expédition a enchaîné plusieurs rappels afin de perdre rapidement de l'altitude et retrouver des conditions climatiques moins rigoureuses. Le temps s'est maintenu au beau. Au terme du premier rappel, trois pétrels de Barau morts ont été découverts tués par des chats qui pullulent dans le coin.
L'ornithologue Jean-Michel Probst a également repéré plusieurs terriers de pétrels de Barau et collecté une araignée à 3 000 m et un papillon nocturne.
A.D.

   

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