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à 300 m au dessus de la Grande
Ravine de Trois-Bassins, à plus de 80 km/h ... pour 180
F (les 40 secondes, c'est pas donné !! ) Réservations
au 69 60 69
( Documents Le Journal de l'Ile )
LA NOUVELLE ACTIVITÉ "FUN" DÉBARQUE DANS
L'ILE, DANS LES HAUTS DE TROIS-BASSINS
La Grande ravine vue du "Fantasticable"

Lancé cet été en métropole, le "Fantasticable"
a déjà permis à près de 7 000 aventuriers de découvrir
les joies du vol libre. Le concept existe maintenant à
la Réunion, dans les hauts de Trois-Bassins. Mais les
casse-cou devront patienter encore un peu avant de se
jeter dans le vide, au-dessus de la Grande Ravine,
suspendu à un câble. "Déboulé" à près de
100 km/h à 350 m du sol... Frissons garantis.
Installée juste au-dessus du domaine de Piveteau, la
gare d'arrivée du "Fantasticable" a encore les
allures de chantier. Par endroits, le béton des supports
de mâts auxquels est attaché le câble n'a pas encore
été décoffré. L'aménagement des abords de la gare
viendront plus tard... Une simple question de jours
cependant pour que tout devienne fonctionnel.
Le plus difficile, nous dit-on, aura été d'installer le
câble de 650 m de long qui assure la jonction entre les
deux rives de la Grande ravine, de positionner les deux
gares de freinage. Toute une structure qui a été
inaugurée hier en présence de Patrick Poivre d'Arvor,
le parrain du "Fantasticable" réunionnais.
Le principal financeur de ce projet de 2 MF n'est autre
que le gardien de but de PSG, Bernard Lama, qui devrait
faire le voyage en janvier prochain pour voir son
investissement dans l'île.
Les casse-cou et autres amateurs de poussées d'adrénaline
devront patienter encore quelques jours (d'ici Noël)
pour goûter aux joies du "Fantatiscable". La
nouvelle activité "fun" a fait fureur cet été
dans les montagnes vosgiennes, à Gérardmer, où a été
installée le premier exemplaire de cette tyrolienne des
temps modernes. Depuis, 7 000 personnes ont découvert
"une nouvelle façon de voler", selon Philippe
Voirin le concepteur du Fantasticable insistant sur la
"parfaite sécurité" de son invention. En fait,
plus qu'une création, il serait plus juste de parler d'aménagement.
UN PROBLÈME : S'ARRÊTER...
Le principe du Fantasticable est simple : joindre deux
points seulement avec l'aide de la gravité. Un principe
souvent utilisé chez les militaires mais aussi dans des
populations comme en Colombie. C'est d'ailleurs lors d'un
voyage en Amérique du Sud et en voyant faire ses
habitants que Philippe Voirin a eu l'idée du "Fantasticable".
Il devait cependant résoudre un problème de taille :
celui du freinage. Selon le poids du passager des airs,
la vitesse du vent et compte tenu de la distance, celui-ci
peut atteindre une très grande vitesse. A Gérardmer,
des pointes de 110 km/h ont été enregistrées. A Trois-Bassins,
on estime que les plus "aérodynamiques"
pourront frôler la barre des 90/100 km/h...
Après quelques tests et de longues heures d'études
assistées par un logiciel informatique, Philippe Voirin
et deux de ses amis parviennent à contourner le problème.
Le ralentissement se fait déjà grâce à un jeu de réglage
de la tension du câble. Une rampe de freinage composée
de galets exerçant une pression sur le chariot de
descente permet un arrêt en douceur "même si la
première sensation c'est l'idée qu'on ne freinera
jamais..." "Le site de Trois-Bassins possède
en plus une gare de pré-freinage qui améliore encore
cet arrêt en douceur", explique le concepteur.
Toujours est-il que le concept séduit Antoine Franco,
bien connu dans le monde du vol libre à Saint-Leu. C'est
lui qui prend contact avec Philippe Voirin et le décide
à installer le Fantasticable sous nos cieux. Après
inspections et études, le site de la Grande ravine, au
niveau du domaine de Piveteau est retenu. "L'activité
s'adapte parfaitement à l'environnement de l'île. Que
ce soit au niveau du relief ou de la climatologie, ici on
peut la pratiquer tout au long de l'année", assure
le fondateur de Parapente Réunion qui compare le
Fantasticable à un vol en parapente "sans les
inconvénients" du pilotage". Soutenu par un
harnais accroché à un chariot de descente, le "passager"
n'a en effet qu'à se laisser glisser le long des 650 m
de câble pour environ 70 m de dénivelé. En position
allongée, il pourra toujours ouvrir les bras "pour
plus de sensations" et surtout les yeux pour
contempler en 40 en secondes le paysage à près de 350 m
de haut. La Grande ravine vue d'un câble... paraît que
c'est décoiffant.
Jacky Ferrere
* Un "aéropôle"
Pour Antoine Franco, la création de cette nouvelle
activité de loisirs dans l'Ouest va constituer une étape
de plus dans son grand projet "d'aéropôle"
dans la zone. Un concept qui comprend déjà le parapente
assurée par son école. D'ici le mois d'avril de l'année
prochaine, il compte proposer des vols en ballon retenu
au sol par un câble et dans un avenir pas si lointain
que ça, des survols de l'île en dirigeable. Par
ailleurs, un projet de "Fantasticable" est en
discussion dans l'île sur. La Corse, la Suisse, l'Argentine,
le Liban, le Japon... sont aussi demandeurs d'un tel équipement.
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Sécurité, le maître-mot
Lancé à près de 90/100 km/h à 350 mètres du sol,
inutile de dire qu'on n'a pas droit à l'erreur. La
moindre faute peut se payer comptant et soutout très chère.
De fait, les gestionnaires du Fantasticable dans l'île
ont beaucoup misé sur la sécurité. Une prudence de
tous les instants. C'est dans cette optique d'ailleurs
que le départ (en bus) pour le "grand saut" se
fait à la gare d'arrivée. Les "clients" sont
briefés sur ce qu'il faut et ne pas faire, informés sur
la sécurité... Tout cela suppose un personnel formé.
Aussi, trois des huits employés à terme du
Fantasticable se sont envolés pour les montagnes des
Vosges, histoire de voir le fonctionnement de la
structure de Gérardmer avant son démontage obligatoire,
saison hivernale oblige. A travers un premier module, les
"stagiaires" ont été initiés au secours, à
l'évacuation et au maniement d'instruments sur câble.
Deux évacuations sont possibles : horizontale ou
verticale. Dans le cas de la Grande ravine, c'est la
première option qui sera exclusivement retenue, "compte
tenu de la hauteur", explique Antoine Franco. De
fait, une des premières qualités exigées des employés
: l'absence totale de la peur du vide.
Durant sa formation, l'équipe a également été initiée
au mode opérateur au départ et à l'arrivée du chariot.
Dans un dernier module enfin, ils ont pris connaissance
du matériel véritablement. "Toutes les semaines, l'équipement
doit être révisé en intégralité. Il faut toujours vérifier
que rien n'a pas bougé. C'est le prix de la sécurité",
conclut le concepteur.
Lundi 20 Décembre 1999
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