GRAND BENARE - ILET A CORDES

( Documents Le Journal de l'Ile)

 

 

 

 

 

EXPEDITION DE PASCAL COLAS :

DANS LES PAS DE L'ABBÉ SAYSSAC ENTRE LE GRAND BÉNARE ET ILET-À-CORDES

Plongée au coeur des mystères de la Réunion
Du Grand Benare à Cilaos Pascal Colas

En 1869, l'abbé Seyssac, curé de Saint-Leu, descend en un jour et demi le rempart du Grand Bénare pour aboutir à l'Ilet Sources en contrebas d'Ilet-à-Cordes dans le cirque de Cilaos. Pascal Colas, guide de haute montagne, à la tête d'une expédition comprenant sept personnes dont une femme, a réédité en trois jours et demi l'exploit de l'ecclésiastique. Nous les avons suivis dans cette longue descente, représentant plus de 1 000 m de dénivelé, d'abord accrochés au rempart puis noyés dans la forêt du Tapcal. Outre une riche moisson de données sur la faune et la flore, cette expédition a retrouvé sur le plateau du Tapcal une mystérieuse pierre gravée.

"Monsieur, de vieilles relations du 18ème siècle parlent déjà de ce passage, voici une nouvelle page de 1869 relatant cette descente du Grand Bénare sur l'Ilet-à-Cordes. Il serait très intéressant que vous puissiez retrouver ce passage. Je vous fais confiance, après tout ce que vous avez déjà fait ici. Bien cordialement". Six mois avant sa disparition tragique, Jacques Lougnon adressait ce petit mot à Pascal Colas accompagné du récit du curé de Saint-Leu, l'abbé Sayssac, repris par notre confrère Eglise à la Réunion, (voir ci-après).
"Je ne l'avais rencontré, confie Pascal. Je connaissais Jacques Lougnon de réputation. Après avoir reçu son courrier j'ai eu une conversation téléphonique avec lui et c'est tout".
Guide de haute montagne, formé à l'une des meilleures "écoles" qui soient celle de Chamonix, Pascal Colas préside aux destinées de Réunion Sensations. Il a conduit à travers l'île de nombreuses expéditions qui ont ouvert une quarantaine de voies de canyoning. Citons pêle-mêle, et sans que la liste soit exhaustive, le Trou de Fer, la rivière des Roches, la rivière de l'Est, Takamaka, le Bras Duparc et plus récemment en juin de l'année dernière la ravine Bachelier entre le Gros Morne et la Source Pétrifiante au-dessus de Salazie. Avec comme source de renseignements, uniquement le récit de l'abbé Sayssac et une carte au 1/25 000e, Pascal Colas relève le défi lancé par Jacques Lougnon.
Vendredi de la semaine dernière, 4h du matin. Saint-Gilles est encore assoupi. Les derniers fêtards sortent des boîtes de nuit. La lumière brille déjà dans la maison de Pascal Colas à quelques encablures de la plage et il s'y déploie une intense activité.
La terrasse est encombrée de sacs, bourrés à craquer de nourriture, de sacs de couchage, de nourriture, de cordes, de mousquetons, de baudriers. Entre une tasse de café et une tartine beurrée, chacun s'active aux derniers préparatifs.

NEUF PERSONNES SUR LES TRACES DE L'ABBÉ

Nous partons ce matin sur les traces de l'abbé Sayssac. Outre Pascal Colas, l'expédition comprend le botaniste Frantz Limier, l'ornithologue Jean-Michel Probst, le photographe Jacques Mouriés, le guide pays Dominique Payet, Laurent Georgiou et Sandra Coste, la seule femme du groupe. Ingénieur en environnement, rompue aux pratiques sportives, Sandra, son chapeau de brousse éternellement vissée sur la tête, ce qui lui vaudra le surnom affectueux de "Miss Indiana Jones," va tenir sa place sans complexe et avec une belle énergie pendant ces quatre jours de crapahutage.
Tant bien que mal casés dans quelques voitures chargées jusqu'au ras du coffre de matériel, nous entamons la longue montée jusqu'au Maïdo. En chemin, les regards se portent inquiets vers le ciel. Nous sommes vite rassurés. Aucun nuage ne masque la voûte étoilée.
Les crêtes environnantes se teintent de rose orangé lorsque l'expédition entame l'Ascension du Grand Bénare. La troupe s'égrenne le long du sentier profitant au passage du balcon ouvert sur le cirque de Mafate. Pascal, Dominique, le guide pays, et Sandra sont les premiers à atteindre le sommet.
Sans attendre, Pascal poursuit le long de la ligne de crête dominant Cilaos afin de trouver le plus rapidement possible le point de départ de l'itinéraire décrit par l'abbé Sayssac.
L'équipe se regroupe à hauteur d'un promontoire presque complètement détaché du rempart et Pascal fait le point. "Ils n'ont pas pu emprunter le lit de la ravine Crochet", estime-t-il. Effectivement, un simple coup d'il sur les parois qui plongent à pic en arc de cercle juste en dessous du Grand Bénare suffit à se convaincre que personne n'a pu passer par là à moins d'être un alpiniste confirmé. Pendant que Pascal cherche la voie, chacun reprend des forces. Des sacs sortent les petites faiblesses des uns et des autres. Certains craquent pour les Petit Lu au chocolat, d'autres ne jurent que par les galettes bretonnes.

PLONGEON DANS LE REMPART

Accompagné de Frantz le botaniste et Dominique le guide pays, Pascal pousse une reconnaissance. Une étroite brèche dans le rempart permet de rejoindre le pierrier en contrebas. Ils contournent le promontoire sur lequel nous sommes regroupés et disparaissent dans la pente. Pendant ce temps, Jean-Michel et Jacques organisent une noria pour descendre les sacs jusqu'à la coulée de pierres et de sable.
Une dernière hésitation. Si l'on souhaite abandonner, c'est maintenant où jamais. Après, il sera trop tard. Il faudra coûte que coûte continuer en direction de l'Ilet-à-Cordes plus de 1 000 m en contrebas.
On se glisse dans l'échancrure et c'est parti. Les dés sont jetés. Pascal, Frantz et Dominique ne sont pas remontés, preuve que cela doit "passer". Effectivement, en progressant prudemment, afin d'éviter d'envoyer des pierres sur celui qui marche devant, la descente dans le pierrier ne présente pas de difficultés particulières. En dépit des précautions de chacun de temps en temps un cri s'échappe : "Attention ! pierres". Pascal, Frantz et Dominique sont revenus sur leur pas. "La descente de 300 m dans la coulée correspond à la description faite par le curé, analyse Pascal. En outre, si l'on regarde l'échancrure par laquelle nous sommes descendus, c'est le seul point le long du rempart où c'est possible. Ils ont du passer par là".
La dégringolade se poursuit. Au fur et à mesure que nous perdons de l'altitude, l'intuition de Pascal se confirme. "Cent mètres à gauche et cent mètres à droite, la descente est impossible. La clef du passage est là où nous nous trouvons".


Parti de nouveau en éclaireurs, Pascal et Frantz reviennent avec une nouvelle qui réjouit Jean-Michel l'ornithologue. "Au pied de l'éperon, la pente est plus douce, annonce-t-il. Nous avons découvert au moins une quinzaine de terriers de pétrels de Barau. Malheureusement, il y a aussi des crottes de chats sauvages et nous avons vu le cadavre d'un pétrel dévoré récemment".
La végétation s'étoffe et voici le premier moment de vérité. "En zigzaguant à droite et à gauche, il est possible de passer sans cordes mais en prenant beaucoup de risques. Dans le contexte de l'époque, il est fort possible que l'abbé Sayssac soit descendu comme cela. Mais je préfère équiper une corde".

PREMIER RAPPEL

Chacun se prépare. Tous ont l'expérience des rappels. Nous, nous empêtrons dans notre baudrier, attentifs à suivre les conseils techniques que chacun dispense volontiers au néophyte. Et puis, il faut se lancer. Accroché à la corde, le vide sous nos pieds, nous nous laissons glisser maladroitement. Les mains et les genoux viennent s'écorcher sur la paroi. Manifestement, nous manquons de pratique. Arrivé en bas, une fois la corde décrochée, nous nous laissons tomber, vidé.
Presque immédiatement, il faut enchaîner un second rappel. Les choses se passent un peu mieux mais ce n'est pas encore cela.
Enfin, sonne l'heure du bivouac. Pendant que les derniers sacs descendent au bout de la corde, avec Pascal et Rémy nous travaillons à aménager une étroite plate-forme. En vraie femme d'intérieur Sandra ramasse herbes et fougères qui serviront de tapis de sol. Dominique lui prépare le feu. Sur le sol de terre battue s'étalent les couvertures de survie puis les uns contre les autres les sacs de couchage. Au -essus, une bâche tendue nous protégera éventuellement de la pluie. Dominique a choisi de faire bande à part. Il s'est creusé une niche dans l'herbe.

BIVOUAC SOUS LES ÉTOILES

Avec la nuit qui tombe, commence la popote. Là aussi comme pour les en-cas de la journée, chacun a ses petites habitudes. Pascal et Sandra sont plutôt soupes. Jacques a courageusement transporté des boîtes de cassoulet qu'il tente sans succès de faire consommer à la ronde. Frantz en dehors de ses provisions de route n'a pas oublié deux choses : ses cigarettes et un solide remontant accueilli avec gratitude.
On ne s'attarde pas. Rapidement, nous nous glissons dans nos sacs. Jean-Michel nous a promis le retour des pétrels de Barau dans la nuit. Ils ne seront pas au rendez-vous (voir encadré). Avant de s'endormir la tête dans les étoiles et Cilaos à nos pieds, une petite pensée pour les habitants d'Ilet-à-Cordes qui doivent être intrigués par ce feu brûlant à flanc de paroi.
Au petit matin, la troupe a du mal à émerger de ses toiles. Les réchauds crépitent. Thé, café .... réveillent les corps engourdis. Le temps est au diapason du moral : au beau fixe.
C'est préférable, car il va falloir enchaîner coup sur coup quatre rappels pour atteindre un pierrier au pied d'une tour rocheuse.
Alors que nous sommes encore accrochés par une main courante à la paroi, le cur des membres de l'expédition fait un bond. Un vague sentier semble se dessiner en contrebas. Et si nous avions retrouvé très précisément l'itinéraire de l'abbé Seyssac ?
Pascal lui est particulièrement intéressé par un empilement de roches sur la gauche. Vérifications faites, toutes ces "constructions" sont naturelles.

DE L'EAU S'IL VOUS PLAÎT !

Dilemme, prendre à gauche ou à droite de la tour rocheuse ? Pascal tranche pour la gauche et l'expédition s'enfonce dans la végétation. Les réserves en eau commencent à baisser de manière préoccupante. Nous n'avons toujours pas trouvé de source ou de ravine. L'état des provisions de chacun montre que l'on touche au fond des bouteilles. Le partage devient la règle.
Nous avions expérimenté le rappel simple, voici la deuxième leçon : franchissement de surplomb avec sac entre les jambes. "Le curé n'est certainement pas passé par là", lance ironique Jean-Michel.
Nous voici dans une ravine, malheureusement complètement à sec. Nous en suivons le lit chaotique sur quelques centaines de mètres avant de repartir sur la droite. Encore, un rappel, on commence à avoir l'habitude, une descente dans la forêt et il est temps d'organiser le second bivouac.
Pour cette seconde nuit à la belle étoile chacun prend ses quartiers à la fortune du pot. Jacques va dormir presque assis dans la pente. Laurent s'est creusé une niche à flanc de paroi. Jean-Michel semble émerger tel un oiseau du nid d'une touffe d'herbes. Frantz a trouvé son coin sur une étroite barquette. Fidèle à ses habitudes, lll (suite en page 16)
lll (suite de la page 15) Pascal a aménagé une plateforme qu'avec Rémy nous prolongeons. Faute d'eau, le repas du soir est assez frugal. Chacun s'endort rapidement.
Au lever du jour, Pascal fait le point de la situation. "L'itinéraire passe obligatoirement dans cette bande de 100 m de large sur laquelle nous nous trouvons, affirme-t-il. A gauche en regardant vers Cilaos c'est infranchissable. A la tour rocheuse nous aurions du prendre à droite. Nous serions sans doute un tout petit peu plus bas ce matin. A l'époque de l'abbé Sayssac, ils ne traçaient pas de sentiers. Ils leur fallaient des repères et cette tour rocheuse en constitue un excellent. Aujourd'hui, notre première priorité est de trouver de l'eau".

"UNE RAVINE, ET ELLE COULE !"

Les maigres réserves sont en partie sacrifiées pour permettre à tous de prendre une boisson chaude. Les sacs sont rapidement bouclés et la descente reprend dans une végétation de plus en plus dense. Supplice de Tantale, une mare au pied d'une cascade à sec se présente devant nous. Jean-Michel ne résiste pas à la tentation. Les autres, prudents, préfèrent endurer la soif.
Encore un rappel et nous voici enfin dans la forêt du Tapcal. Premier signe du passage de l'homme depuis que nous avons quitté le rempart du Grand Bénare, un tronc visiblement coupé par des braconniers.
Dominique parti en avant-garde pousse soudain un cri. "Une ravine ! Et elle coule". Enfin, nous avons trouvé de l'eau. Une pause s'impose. Chacun reprend des forces. Luxe suprême, on peut s'offrir un café et le guide pays improvise même une tisane avec des feuilles fraîchement cueillies. Regonflés à bloc, nous sommes prêts à relever tous les défis. "Nous pourrions continuer à gauche, explique Pascal. Cela nous ferait rejoindre assez rapidement le sentier connu de la forêt du Tapcal. Je préfère partir vers la droite afin d'atteindre le lit de la ravine la Vierge".
A la queue-leu-leu nous nous enfonçons dans la forêt. Nous progressons lentement et au terme d'une descente acrobatique, nous voici dans le lit d'une ravine portée sur la carte, mais non baptisée. Les suggestions fusent : "Pourquoi pas la ravine du Curé ? Lance quelqu'un, avec la ravine de la Vierge cela s'impose". Finalement tout le monde tombe d'accord sur le nom de Jacques Lougnon, inspirateur de cette expédition.
Après quelques passages franchis à la force des bras nous débouchons dans un bois d'eucalyptus. Frantz est catégorique. "Ils ont été plantés par l'homme et sans doute par des forestiers de l'ONF il y a une quarantaine d'années pour fixer les sols".
La troupe se prend à espérer une sortie dans la journée. Les portables bourdonnent. On commence à se fixer des rendez-vous à Cilaos. Mais, nous avons jeté la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

AU FOND DE LA GORGE

Fatigué, nous n'arrivons pas à trouver le départ d'un itinéraire qui nous permettrait de rejoindre la ravine la Vierge en contrebas. Nous poussons trop loin sur la droite. Un premier rappel et Pascal parti en éclaireur revient avec une nouvelle qui fait l'effet d'une douche froide. "Nous ne sortirons pas ce soir. En dessous de nous, il y a une ravine qui débouche sur un cassé d'au moins 100 m que nous ne pourrons pas franchir. Je propose que nous descendions tout de même afin de bivouaquer au bord de l'eau. Demain, nous remonterons jusqu'au plateau pour chercher le passage".
La lassitude se lit sur les visages. Après un bref passage à vide, chacun prend sur soi. Le groupe est définitivement soudé. Ce dernier bivouac va se dérouler dans un lieu magique. Nous sommes en amont de la ravine la Vierge. En toile de fond, une cascade plongeant dans un bassin aux eaux noires. En aval, un cassé impressionnant d'une centaine de mètres et au loin Ilet-à-Cordes. Certains ne résistent pas au plaisir de la baignade. Le coucher s'organise. Les provisions sont mises en commun. Rémy inaugure une recette purée, champignons, fromage. La fatigue a rapidement raison de nous.
A l'aube, tout le monde a récupéré. Nous, inquiet, nous observons ce rempart qu'il faudra bien remonter. Finalement cela se passe plutôt bien. De retour sur le plateau, Jean-Michel et Rémy dénichent le départ d'un sentier qui plonge vers la ravine la Vierge. Il est en mauvais état, parfois encombré par la végétation mais il nous fait l'effet d'un boulevard. Dernière émotion en franchissant la passerelle sur le Bras Crochet. Un peu plus loin, des aboiements de chien, un homme sur le pas d'une case. C'est fini, ce soir nous dormirons dans notre lit.

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La mystérieuse
pierre du Tapcal

La veille, fatigué, nous avions bien repéré ce bananier visiblement planté par l'homme et ce muret de pierre. Un peu avant, Dominique, le guide pays, avait découvert une vieille bouteille de gin en verre. En passant le long du muret de pierre il avait distraitement commencé à balayer le tapis de feuille couvrant une pierre sur le sol.
Le lendemain il s'en est fallu de peu que nous passions à côté de cette découverte, l'un des temps forts de l'expédition.
Rémy souhaitait filmer le bananier et le mur de pierres sèches. Dominique pour passer le temps s'amuse à nettoyer cette fameuse pierre. Soudain, il pousse un cri. Tous les regards plongent vers le sol.
Sur la pierre apparaît très nettement le dessin d'un cercle avec à l'intérieur une seconde figure géométrique. Des inscriptions ont été gravées mais il est pratiquement impossible de les déchiffrer. Peut-être une date. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Pascal, enfonce un bâton dans le sol et la terre apparaît plus meuble sur la gauche. Avec fièvre, nous nous mettons à creuser de part et d'autre jusqu'à dégager les deux pans de la pierre et pouvoir glisser la main en dessous. Qui a dit que la femme était cupide comme une Lombarde ? Assise sur une branche à l'écart, Sandra nous observe, amusée.
Nous ne trouverons pas de trésor, ni même d'ossements. Mais, cela n'enlève rien à l'intérêt de la découverte. Il serait intéressant qu'une mission archéologique se penche sur cette inscription.
La pierre gravée du Tapcal est connue des habitants d'Ilet à Cordes. Personne ne l'a vue de ses yeux, mais les anciens leur en ont parlé. Elie Gonthier, que nous avions rencontré au pied du Tapcal, nous avait confié que son beau-frère avait vu cette pierre qui selon lui portait une inscription en "Anglais". Nous avions fourni cette information à Pascal, mais nous étions à cent lieux de nous douter que nous allions effectivement retrouver cette pierre.
Marcel Dijoux, boutiquier à Ilet-à-Cordes, que nous croisons sur le sentier nous a confirmé que cette pierre était connue. "Je ne l'ai jamais vu, raconte-t-il. Autrefois, j'allais dans la forêt du Tapcal, chercher du bois pour construire des maisons. Là haut, il y a quarante ans l'ONF a planté des eucalyptus. Pour moi, il y a quelque chose sous cette pierre. Fidelix Picard et Louis Payet qui sont morts aujourd'hui la connaissait bien".

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Confirmations botaniques

Le botaniste Frantz Limier n'a pas découvert d'espèces nouvelles mais cette expédition lui aura permis de confirmer que certaines plantes que l'on croyait fortement menacées prospèrent dans des sites inexplorés.
"C'est le cas par exemple du senneçon, illustre-t-il. Pendant longtemps on a cru qu'il ne poussait plus qu'à côté du gîte du Piton des Neiges. Depuis, nous en avons trouvé sous le sommet du Gros Morne, dans le Bras Duparc, dans la ravine Bachelier et maintenant dans cette descente du rempart du Grand Bénare".
Frantz a également repéré sur une berge de la ravine baptisée Jacques Lougnon un heterochaenia. "Du sommet du Grand Bénare jusqu'au pied des remparts, la végétation est bien conservée, analyse Frantz, le tissu est celui d'une forêt primaire. Dans la forêt du Tapcal, nous avons trouvé des traces de braconnage".

Samedi 17 Avril 1999

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